⭕️ Les États-Unis et Israël avancent avec un projet qui réorganiserait Gaza en un système permanent à deux zones : une "zone rouge" contrôlée par le Hamas où la plupart des Palestiniens restent piégés, et une "zone verte" contrôlée par Israël où Washington s'empresse de construire de nouvelles "Communautés Alternatives Sûres", rapportent le New York Times et le Wall Street Journal. 1. "Communautés Alternatives Sûres" : Le New York Times a déclaré qu'Aryeh Lightstone, soutenu par Jared Kushner et des hauts responsables de Trump, dirige des plans pour 10 à 11 complexes résidentiels le long de la moitié de Gaza contrôlée par Israël, commençant dans le Rafah du sud de Gaza. Chaque complexe pourrait accueillir 20 000 à 25 000 personnes, construit à partir d'unités modulaires ou conteneurisées, avec des cliniques, des écoles et des périmètres de sécurité stricts. Les responsables américains le présentent comme une aide rapide ; le NYT note que d'autres avertissent que les sites risquent de ressembler à des camps de type internement avec des clôtures, des caméras, des routes de patrouille et une vérification gérée par Israël qui pourrait interdire à de larges portions de la population de Gaza d'accéder aux lieux. Les camps ne seront pas prêts avant plusieurs mois. 2. Les États-Unis à la tête du projet : Le Wall Street Journal ajoute que des équipes d'ingénierie militaire américaines stationnées au CMCC aident déjà à diriger les opérations de déblaiement des débris et de retrait des munitions non explosées dans la "zone verte", espérant que les nouveaux complexes éloigneront les civils des zones contrôlées par le Hamas. Le WSJ souligne que les États-Unis avancent car le désarmement du Hamas n'est pas proche, et les donateurs refusent de reconstruire quoi que ce soit sous l'autorité du Hamas. 3. Transfert de population : Des diplomates européens ont dit au NYT qu'ils craignent que les Palestiniens ne soient pas autorisés à quitter les complexes ; l'Égypte a dit au WSJ qu'elle s'inquiète que les camps basés à Rafah pourraient devenir un prélude à un transfert de population vers le Sinaï. 4. Une ligne jaune permanente : Il rapporte également qu'Israël renforce la "ligne jaune" interne avec une présence de sécurité semblant permanente — troupes, chars, remblais, et infrastructures d'eau et d'électricité nouvellement posées. Le WSJ réitère qu'il ne s'agit pas d'une posture temporaire : Israël construit les services de base nécessaires pour maintenir une empreinte à long terme de son côté de la division, renforçant le sentiment que la partition de Gaza restera en place pour un avenir prévisible. 5. Prendre du recul : Washington et Israël construisent un "nouveau Gaza" à l'intérieur de la moitié contrôlée par Israël, soutenu par la Force de Stabilisation Internationale approuvée par l'ONU, tout en laissant le sort de la majorité de la population dans la "zone rouge" non résolu. 6. L'ancien responsable de l'UNOCHA OPT, Jonathan Whittall, écrivant pour Al Jazeera, décrit le projet comme la prochaine phase d'une stratégie de confinement colonial : "zones de dépossession gérées" où les Palestiniens doivent être filtrés pour recevoir des services mais sont interdits de retour dans leurs maisons dans la "zone rouge". Whittall situe le plan dans l'histoire des "nouvillages" de contre-insurrection, des "hamlets stratégiques" et des bantoustans d'apartheid, expliquant que cela ne ferait que prolonger la logique du déplacement massif. 📸 Extraits du NYT sur le responsable américain dirigeant l'effort.