Hubble capture une galaxie qui ne peut tout simplement pas lâcher prise Dites bonjour à ESO 415-19, une galaxie spirale située à 450 millions d'années-lumière qui semble désespérément essayer d'étreindre tout l'univers. La plupart des galaxies spirales gardent leurs bras soigneusement enroulés autour du renflement central lumineux, comme un rouleau de cannelle cosmique. Pas celle-ci. ESO 415-19 a projeté deux longues et absurdes tentacules brillants d'étoiles, de gaz et de poussière bien au-delà de l'endroit où un bras respectable devrait se terminer. Ce sont des queues de marée : les restes étirés d'une rencontre rapprochée avec une autre galaxie il y a des millions d'années. La gravité est devenue trop amicale, a arraché de la matière aux deux participants, et a laissé ESO 415-19 portant l'équivalent cosmique de manches déchirées. Hubble a pris ce portrait dans le cadre de sa romance continue avec l'Atlas Arp des Galaxies Particulières (le scrapbook de 1966 de Halton Arp sur les chefs-d'œuvre sculpturaux les plus étranges de l'univers). En le regardant, on peut presque ressentir la violence de la collision originale : la façon dont la galaxie a été tirée et tordue, son disque déformé, ses étoiles projetées dans des arcs gracieux et condamnés qui dériveront pendant des milliards d'années avant de finalement se disperser. Pourtant, il y a quelque chose d'étrangement élégant dans les débris. Ces queues de marée brillent d'un bleu doux avec des amas d'étoiles jeunes nés dans le chaos, comme des fleurs s'épanouissant le long d'un chemin. On trouve ESO 415-19 dans la constellation de Fornax, le même coin tranquille du ciel où Hubble a autrefois fixé son regard pendant des jours pour produire le Champ Ultra Profond (l'image célèbre qui a révélé des milliers de galaxies dans ce qui semblait être un vide noir). D'une certaine manière, cette spirale unique et meurtrie raconte la même histoire que ce grand recensement cosmique : chaque galaxie porte les cicatrices de son passé, et même l'original le plus solitaire est la preuve que rien dans l'univers n'évolue dans l'isolement. Regardez ESO 415-19 et vous comprendrez pourquoi Hubble continue de revenir vers les étranges. La beauté n'est pas toujours symétrique. Parfois, c'est une galaxie qui refuse simplement de lâcher prise sur la chose qui a failli la déchirer.